UNIONS CHRÉTIENNES
DE GENÈVE

Fondements: Naissance d’un mouvement mondial

Fondées à Londres en 1844 par George Williams, les Unions Chrétiennes de Jeunes Gens (UCJG) ou Young Men’s Christian Association (YMCA ) sont le premier mouvement de jeunesse de l’histoire. Elles comptent aujourd’hui plus de 58 millions de membres dans 119 pays.

Les Unions Chrétiennes de jeunes Filles (YWCA), fondées en 1895, regroupent quant à elles 25 millions de femmes et jeunes filles dans le monde entier.

Les deux Alliances mondiales ont leur siège à Genève, où la première UCJG s’est crée en 1852 sous l’impulsion de personnalités de premier plan telles que Henri Dunant et Maximilien Perrot. Et c’est grâce à Henri Dunant, dont le rôle a été décisif dans la création du mouvement mondial, que Genève a été désignée comme siège de l’Alliance universelle des UCJG, deuxième institution internationale à s’y établir après la Croix-Rouge.

Les UCJG suisses sont issues, comme en Allemagne et en France, du mouvement religieux du «Réveil» qui a profondément marqué le protestantisme au début du 19e siècle. La symbiose naturellement établie avec les Églises protestantes suscita de nombreuses vocations pastorales et laïques parmi ses membres.

Deux sites ont joué des rôles particuliers:

  • Le célèbre camp de Vaumarcus, dit « la colline inspirée », créé en 1917 pour la Suisse romande
  • öe camp du Hasliberg, créé il y a 25 ans en Suisse alémanique.

George Williams: pionnier du mouvement

Né en Angleterre d’une famille de paysans, George Williams est envoyé seul en ville à l’âge de 13 ans, pour y faire un apprentissage chez un drapier de Bridgewater. Les ouvriers de l’entreprise Holmes qui l’accueille vivent en communauté, et c’est à cette époque que son chemin spirituel s’écarte des voies officielles, avec ses débuts dans une chapelle congrégationaliste.

A l’âge de 20 ans, il découvre Londres avec son frère qui y effectue un voyage annuel, et demande alors son admission dans l’importante maison de draps de Mr. George Hitchcock. Dans l’entreprise qui compte alors plus de 140 employés, la vie est dure: au travail de 7h à 20h (21h en été); seul. 30 mn sont réservées pour le repas, et le logement se fait pour tous dans le même immeuble, à 2 par lit et plusieurs lits par chambre, obligeant à la cohabitation.

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Pour palier les distractions rares, George Williams recherche et motive des jeunes de son entourage, ainsi que son patron pour ce qui sera le début des YMCA. La première assemblée générale se tient le 6 juin 1844 dans sa chambre, marquant le début d’un mouvement de portée mondiale. Avec son credo «l’évangélisation de la jeunesse par la jeunesse», il met l’accent sur l’instruction mutuelle, les réunions de prière et bientôt des conférences. En 1855 se tient à Paris la première Conférence universelle des Unions chrétiennes de jeunes gens. La charte constitutive du mouvement est alors adoptée.

Reprenant les affaires de son patron, George Williams poursuivra son engagement jusqu’à sa mort en 1905. Il est reconnu en 1893 par la reine Victoria qui l’anoblit et l’élève au rang de chevalier.

A Genève, les réalisations pionnières sont innombrables

Relevons en particulier:

Les premiers cours du soir et conférences publiques à la salle de la Réformation premiers foyers du Soldat et le Livre du soldat durant l’entre-deux guerres, qui déboucha sur la création du Département Social Romand des Unions Chrétiennes et de la Croix-Bleue, plus connu sous le sigle DSR,

  • La création du Lien Montagnard Genevois en 1907, membre de la Fédération Montagnarde Unioniste,
  • L’importation des pratiques du camping, du basket-ball et du volley-ball dans les années 20, inventés par les UCJG américaines,
  • Le « Kilo du chômeur« , action par laquelle les unionistes collectaient de porte en porte des denrées pour les chômeurs en pleine crise économique des années 30, alors que l’assurance chômage n’existait pas,
  • La première maison de jeunesse en Suisse dans les années 1950 à Genève, rue Général Dufour, ainsi que le premier hôtel des jeunes dans le quartier des Acacias en 1961,
  • Les premiers centres de loisirs en Suisse et à Genève entre 1957 et la date de fondation du Service des Loisirs qui les généralisa,
  • L’ex-revue « Jeunesse« , fondée en 1953, où se sont formés de nombreux journalistes devenus célèbres: Claude Richoz, Claude Torracinta, Jean-Philippe Rapp et Raoul Riesen,
  • L’école d’animateurs de l’Institut d’Études Sociales au début des années 60,
  • Les premières semaines culturelles pour apprentis en 1965, légalisées depuis peu grâce à la pression exercée par le Cartel Suisse des Associations de jeunesse, où les Unions Chrétiennes ont toujours joué un rôle important,
  • La création du Centre de l’avenue Sainte-Clotilde, inauguré en 1973,
  • La randonnée à ski annuelle de la Haute-Route pendant plus de 30 ans,
  • Un festival de la bande dessinée: la course annuelle « Pour un monde plus juste » en faveur d’un projet de coopération HorYzon,
  • Des sections cadettes qui offraient un programme éducatif complet: spirituel, intellectuel et physique ainsi que des camps en tout genre.